AMOUR DE SOI ET COMPASSION

Lors d'une conférence de Gregg BRADEN à laquelle j'assistais à Londres, il a parlé de la différence entre sympathie, empathie et compassion, que j'ai trouvé tellement intéressante que j'en parle très souvent.

La sympathie, c'est se désoler des malheurs qui arrivent à quelqu'un d'autre "oh le/la pauvre, ce n'est pas de chance"

L'empathie est souvent présentée comme une qualité importante, mais ne l'est en fait pas tant que ça.

Être empathique, c'est certes comprendre ce que l'autre ressent, mais c'est aussi et surtout souffrir avec lui/elle. Ce qui en fait n'aide personne. Non seulement cela n'allège pas le fardeau de l'autre, mais cela vous plombe, et vous ne pouvez rien faire.

La compassion, c'est voir et reconnaître la souffrance de l'autre, lui reconnaître aussi le droit de ressentir ce qu'il/elle ressent, mais ne pas l'endosser, ce qui fait que vous pouvez lui apporter votre aide, si il ou elle le souhaite.

Nous sommes tous capables de faire preuve de compassion envers autrui.

Pas pour tout le monde, et pas tout le temps, je vous l’accorde. Nous n’en sommes pas tous au point de Mère Teresa qui voit en « chaque être humain un enfant béni de Dieu qu’il faut chérir ».

Mais en général, nous sommes capables d'éprouver ce sentiment pour d'autres personnes, de comprendre que leur comportement, si désagréable soit-il pour nous, est la résultante de leur histoire, qu’ils font du mieux qu’ils peuvent avec ce qu'ils savent en ce moment précis.

Et dans notre grandeur d’âme, nous pouvons leur envoyer de la compassion et ne pas leur en vouloir.

Dans un livre que je vous recommande vivement, « A complaint free world » ( traduit en français sous le titre « 21 jours sans se plaindre »), Will Bowen a écrit : « celui qui blesse a été blessé ». Je trouve que c’est un point de vue intéressant, qui donne à réfléchir.

La compassion envers autrui est donc une bonne chose

Mais ce dont je souhaite parler aujourd'hui est un peu différent

Comme l'a très joliment dit Louise Hay (un autre auteur que j’affectionne particulièrement) souvenons-nous que nous sommes aussi une personne.

Ce qui veut dire que nous devrions pouvoir nous accorder la même compassion que nous donnons aux autres.

Plus facile à dire (ou écrire !) qu'à faire !

Nous n'avons pas vraiment été éduqués dans ce sens, ce serait même tout le contraire : voilà un concept qui ne nous a pas été enseigné, nous n'avons pas le mode d'emploi, nous n'avons pas les codes.

La compassion envers soi implique dans un premier temps que nous reconnaissons à quel point nous avons mal.

Garder la tête haute en toutes circonstances, sauver les apparences est une tradition occidentale, voire même un impératif.

Certains vont même jusqu’à dire que c’est du savoir-vivre que de ne pas ennuyer les autres avec nos états d’âme…

Ce qui fait que lorsque nous nous retrouvons dans une situation pénible ou stressante, nous prenons rarement le temps de nous interroger sur ce que nous ressentons. Nous serrons les dents et continuons d'aller de l'avant, sans reconnaître que ça fait mal et que nous aurions besoin de temps pour panser nos blessures.

Parfois, notre mal-être vient d'un jugement négatif que nous portons sur nous-mêmes parce que nous n'avons pas vu ou pas voulu voir les "signes": nous n'avons pas vu qu'une personne se comportait mal avec nous, ou qu'une situation allait tourner à l'aigre.

Nous n'avons pas voulu ou pas pu le voir, et nous nous jugeons durement pour ça.

Quoi que ce soit, nous nous en voulons terriblement d'avoir été aussi stupides ou aveugles, et nous pensons que nous devons " payer ". Et nous sommes extrêmement durs avec nous-même, comme si nous n'avions pas déjà " pris " assez cher.

Tout le monde se trompe et fait des erreurs de temps en temps, c’est inévitable. C'est même comme cela que nous apprenons.

J'aime beaucoup le proverbe arabe qui dit :

Et un des préceptes de base de la PNL, un de mes outils de prédilection, stipule : " il n'y a pas d'erreur, il n'y a pas d'échec, il n'y a que des occasions d'apprentissage "

Et Thomas Edison l’a aussi très bien dit :

Il semblerait donc qu'il y ait une sorte de consensus là, non ?

Mais même ceux d'entre nous qui connaissent ces principes et les approuvent quand tout va bien, ont tendance à les oublier et à se juger très sévèrement quand ils se trompent, ou ne réussissent pas comme ils l'auraient voulu. Moi la première d’ailleurs.

Et c'est là que l'étude de l'autocompassion (qui n'est pas faire n'importe quoi et s'en moquer) , dont je parlerais dans mon prochain post, prend tout son sens