Confiance en soi

Je fais de la formation et du coaching d’équipe depuis 16 ans maintenant, et j'adore ça.

Travailler avec des groupes, avoir des échanges avec les participants, les voir évoluer sur une ou plusieurs problématiques, tout en s'amusant beaucoup, me met littéralement en joie.

J'utilise beaucoup l'humour (qui est la capacité à se moquer de soi-même) et la provocation, pour faire réagir les gens.

Je ne me moque jamais des personnes, mais de leurs croyances limitantes. Je ne remets pas en cause mes interlocuteurs mais leur façon de voir le monde. En fait, je les aide à dédramatiser et à remettre les choses en perspective. Et nous rions beaucoup.

A tel point même qu'à plusieurs reprises, des participants m'ont dit que je devrais faire du théâtre ou devenir humoriste, certains ajoutant que je pourrais être la nouvelle Muriel ROBIN.

La comparaison est flatteuse, j'ai beaucoup d'admiration pour la dame en question, mais je réponds immanquablement « Non, je ne serais pas la nouvelle X, je suis et je serais Sylvie Claire MORIN, la seule et l’unique ». Ben oui, quoi, autant dire du bien de soi, non ?

Donc, pour ce qui est de « faire mon numéro » je sais faire, avec des groupes, j'assure.

Et puis il y a eu ma première conférence, il y a quelques années maintenant.

Je devais parler de « la gestion du stress au bout des doigts » pendant une demi-journée, devant un public d’une quarantaine de personnes à Colmar, et la semaine d’après, 70 personnes à Strasbourg.

Ce qui voulait dire monter sur scène (pour que tout le monde puisse me voir) et faire mon show.

Laisser s’exprimer mon humoriste intérieure, en quelque sorte.

Et dans ma façon de voir les choses, il n’est pas question de lire ses notes, de se tenir à un pupitre, ou de se cacher derrière son power point…

D’ailleurs à ce sujet, ceux qui me connaissent savent à quel point je ne suis pas amie avec les présentations de ce type. Pour moi, c’est un fil à la patte, qui m’empêche d’exprimer ma créativité et ma spontanéité. Je me sens bridée par du texte et des images projetés. Je suis ma propre présentation !

Et j’ai déjà assisté à des conférences où j’ai cru mourir d’ennui parce que l’orateur avait des slides avec juste du texte, beaucoup de texte, et qu’il lisait à haute voix ! Je lisais plus vite qu’il ne parlait, donc j’étais bien saoulée.

Ah oui, peut-être ne le savez-vous pas, mais la patience n’est pas ma qualité première, et j’ai une petite tendance à l’exagération.

Un peu tragédienne, l’humoriste, en fait…

Revenons-en à mes premières conférences devant un public plus important que les groupes avec qui je travaille habituellement.

Quelques jours avant la première, j'ai commencé à me demander pourquoi j'avais eu cette idée saugrenue : pourquoi se jeter ainsi dans la gueule du loup ? Pourquoi ne pas rester tranquillement dans mon coin, à faire ce que je sais faire ? Pourquoi me mettre ainsi en avant ?

Les gens vont me voir, ils vont m'entendre.

Bon, c'est l'idée de départ, nous sommes d'accord. J’ai des choses à dire, donc c’est mieux si des gens les écoutent non ?

Oui, mais bon, voilà quoi.

Mais là, ils vont surtout voir que je ne suis pas parfaite, que ma silhouette n'est pas idéale, que ma présentation n'est pas excellente. Ils vont voir tout ce qui ne va pas. Ils vont pouvoir me juger, voire me critiquer.

De quoi me donner envie de me cacher dans un trou et ne plus en sortir.

Et je me suis souvenue de l'extrait d'un discours du Président des Etats Unis Théodore Roosevelt, que j'ai lu il y a quelques années. Ce teste est connu sous le nom de « l'homme dans l'arène » :

Ce n’est pas celui qui critique qui compte, ni celui qui montre comment l’homme fort a trébuché ou comment l’homme d’action aurait pu mieux faire. Tout le mérite appartient à celui qui descend vraiment dans l’arène, celui dont le visage est couvert de sueur, de poussière et de sang, qui se bat vaillamment, qui se trompe, qui échoue encore et encore, mais qui fait de son mieux pour progresser, qui est enthousiaste, qui au mieux connaîtra le triomphe d’une grande réalisation et qui, s’il échoue, au moins aura échoué en osant de grandes choses, afin que sa place ne soit jamais avec ces âmes timides et froides qui ne connaissent ni la victoire ni la défaite.

En fait, ce texte m'a fait longuement réfléchir.

Si je comprends bien, ce qui compte c'est d'y aller, d'essayer, même si ce n'est pas parfait….

Nous pourrions sans doute longuement débattre de ce qu'est la perfection, mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui, mais sans doute d’un prochain blog post. Ou pas, il me faudrait 30 ans pour l'écrire pour que ce soit parfait !

Donc :

Et j'ajouterais et de faire de son mieux.

Okay, ça je peux faire.

C'est forte de cette nouvelle philosophie que je suis donc montée sur scène.

Et je me suis follement divertie !

Et mon public aussi.

Bon, il faut dire que j’avais un micro casque et je me suis amusée à faire des bruitages pour me mettre en voix. Une vraie gamine !

Quand je dis que je suis ma propre présentation ?

Mais le public a aimé. Vraiment aimé.

Ils ont été touchés, ils ont ri, ils ont compris des tas de choses. Et ils sont venus me remercier à la fin, en me disant que cela les avait beaucoup aidé.

J’ai atteint mon objectif.

J'ai ravalé ma peur de me mettre en avant, j'ai cessé d'écouter la petite voix qui me soufflait que « ce n'était pas prudent », et j'ai osé.

J’ai osé faire de grandes choses et je n’ai pas échoué.

Je ne crains pas de dire que j’ai connu le triomphe d’une grande réalisation, selon ce bon Teddy Roosevelt.

Et je me suis « éclatée » comme je n'aurais même pas pu l'imaginer.

Morale de l'histoire ? Allez-y, on verra après ! Il sera toujours temps d'avoir peur !

Dans le prochain post je parlerais de ce que l'on peut faire en face de la critique parfois violente.