LA PROCRASTINATION

Ah, le « gros » mot est lâché: procrastination !

Mais procrastination, kesaco ?

C’est tout simplement l’habitude de toujours remettre à plus tard ce que nous devrions faire.

C’est une sale manie que nous sommes nombreux à avoir, et que nous détestons. Elle nous cause des problèmes, et pourtant nous persistons, encore et encore.

Nous remettons à demain, ou aux calendes grecques (c’est-à-dire à jamais !!!) ce que nous avons besoin de faire, ce que nous devrions faire, ce que nous sommes censés faire, même si cela va nous mettre dans l’embarras et nous causer des soucis.

La procrastination peut nous coûter très cher, aussi bien en termes financiers qu’émotionnels. Elle mine notre productivité, nous bloque aussi bien au niveau personnel que professionnel, et peut nous mettre en danger.

Si nous sommes salariés et remettons à plus tard ce que notre patron attend de nous, cela peut mener à des sanctions disciplinaires, allant jusqu’au licenciement. En tant qu’indépendant, si nous ne faisons pas ce que nos clients attendent de nous, ou ce que nous leur avons promis, nous allons les perdre, et mettre en danger tout ce que nous avons construit.

Dans notre cercle privé, la procrastination peut provoquer des tensions et des conflits avec sa famille, son conjoint ou ses amis, parce que nous remettons sans cesse à plus tard ce que nous devons faire ou ce que nous avons dit que nous allions faire.

Nous l’avons tous fait et nous détestons ça.

C’est un sentiment pénible qui nous accable, qui pèse lourd sur nos épaules, comme si on portait le poids du monde

Nous savons que nous devons absolument faire quelque chose. Et comme nous ne faisons pas, nous nous critiquons, nous nous jugeons, nous nous couvrons d’injure et de noms d’oiseaux, nous nous sentons coupables, nous avons honte, etc.

Alors nous essayons de nous forcer à faire ce qu’il faudrait faire, ce qui n’est pas la bonne énergie. Nous perdons toute notre créativité et notre inventivité. Nous ne sommes pas bons dans ce que nous faisons, et tout est à recommencer.

Donc nous sommes d’accord la procrastination est un problème pour ceux qui se battent contre.

Alors, que diriez-vous d'adopter un point de vue différent ?

Si la procrastination avait pour but de résoudre un problème qui n’a pas encore été identifié ? Si au lieu de nous critiquer, nous nous posions des questions comme : qu’est-ce que la procrastination pourrait bien faire pour moi ? Quel problème pourrait-elle résoudre ?

Et si la bonne nouvelle, c’était que la procrastination était en fait notre alliée, une stratégie mise en place dans un but de protection.

C’est vrai, en apparence, c’est comme si nous nous sabotions nous-mêmes.

Mais en fait, le but ultime est d’être / de rester en sécurité. La procrastination nous protège de quelque chose que nous ne voulons pas voir arriver.

Nous ne sommes pas complètement idiots, nous faisons les choses parce qu’elles fonctionnent !

Bon c’est vrai, ce n’est pas une stratégie efficace à long terme, mais ça marche ! Comme nous ne voyons pas ce que nous pourrions faire d’autre, nous passons en mode « évitement », comme si nous fermions les yeux et tendions le dos en espérant que rien de fâcheux n’arrivera.

Bien souvent, nous avons tiré des conclusions à partir d’un seul évènement marquant, avec une forte charge émotionnelle, et nous en avons fait une généralisation, une vérité absolue et incontestable.

Par exemple, la peur de parler en public pourrait venir d’une situation humiliante à l’école primaire, où toute la classe s’est moquée de vous lorsque vous tentiez de vous exprimer devant le groupe. Le très fort ressenti négatif vous a fait croire que c’était dangereux de se mettre en avant, et depuis, vous fuyez tout ce qui y ressemble, sans savoir pourquoi.

La réussite que vous souhaitez consciemment peut être perçue par votre inconscient comme dangereuse ou peu sûre, et la procrastination est un excellent bouclier dans ce cas.

Cherchez en quoi votre procrastination résout un (ou des) problème(s) pour vous. Une fois que vous l’aurez compris, vous pourrez passer à autre chose.

Dans notre prochain billet d’humeur, nous parlerons des 4 raisons principales qui nous font adopter ce comportement.

En attendant, pourquoi ne pas déjà choisir autre chose ? Si nous remettions à demain notre tendance à la procrastination ?

Et je finis sur les sages paroles d’un de mes maîtres à penser :