LES SEPARATIONS

Il y a un type de séparation auquel nous ne pensons pas : la séparation d'avec nous-même.

Parfois, pour être en relation avec d'autres, nous nous coupons de nous-mêmes.

Et je ne parle pas là uniquement de relations amoureuses, cela s’applique à toutes nos relations. Nous essayons de nous conformer à ce que l'autre veut que nous soyons (ou plutôt ce que nous pensons que l'autre voudrait).

Nous « disparaissons » peu à peu, pensant que c'est le prix à payer.

Nous avons tant entendu qu'il « faut » faire des efforts et des concessions...

Alors, nous ne parlons pas de ce qui nous déplait, nous ne disons pas ce qui ne va pas, pour ne pas blesser l'autre.

Pour ne pas « faire de vagues », parce que « ça ne se fait pas », parce que « ce n'est pas si grave au fond », parce que nous pouvons « faire avec », et j'en passe...

Mais « ne pas dire » nous ronge, ça nous fait du mal comme le dit très bien Federico García Lorca :

Certes, cela part d'un bon sentiment de ne pas vouloir heurter la sensibilité ou les sentiments de l'autre. C’est « gentil »

Mais en fait, cela revient à accepter qu’il ou elle nous blesse.

Parfois sans s’en rendre compte d’ailleurs. Comment l'autre pourrait-il le savoir si nous ne lui disons rien ?

Malgré ce que beaucoup de gens croient, on ne sait pas ce que les autres pensent, même si on les connait bien, même si on vit avec eux depuis des années.

L’autre n'est pas dans notre tête, sa sensibilité est différente de la nôtre, il ou elle ne voit simplement pas où est le « problème ». Même s’il s’agit d’une personne qui se dit « empathique », il ou elle n’est pas nous.

Si nous ne lui disons pas que quelque chose ne va pas, que nous gardons le sourire, pour l’autre :

Et nous commençons à rationnaliser, nous cherchons des excuses, nous nous mentons à nous-même. Il y a de la peur derrière tout cela, notamment la peur de l'inconnu, « je sais ce que j'ai, je ne sais pas ce que je vais trouver »

Parfois, nous pouvons ressentir une solitude immense dans une relation, qu'elle soit familiale, amicale ou amoureuse. L'autre est là physiquement, mais tellement loin émotionnellement que la relation ne nous donne pas la nourriture affective que nous en attendions.

Quand tout ce qui nous lie est l'habitude ou le devoir, il n'y a plus de joie.

Et nous sommes tellement coupés de nous-même que nous ne savons plus quoi faire, nous sommes perdus.

La relation la plus importante de notre vie devrait être celle que nous avons avec nous-même, nous devrions nous aimer et nous respecter assez pour mettre les limites et dire non aux autres quand ils vont trop loin.

Mais nous avons parfois tellement peur qu'ils nous quittent que nous préférons nous quitter nous-mêmes.

Nous fermons les yeux sur ce qui ne va pas, nous ne disons pas les choses, nous laissons s'installer les malentendus et les non-dits, avec leur cortège de rancœur, de ressentiment, de sentiment d'injustice. Jusqu'au jour où nous n'en pouvons plus, et ça explose, causant des dégâts encore plus grands.

Le seul moyen d'avoir des relations sincères, est de se respecter soi-même et de se remettre à sa juste place, au centre de notre environnement personnel.

Cela veut dire exprimer sa vérité, dire ce qui ne nous convient pas.

Il ne s'agit pas d'exiger de l'autre qu'il change, cela ne peut venir que de lui ou d'elle.

Il s'agit de ne plus « faire avec » ce qui ne va pas, il s'agit de poser les limites et de dire ce qui est acceptable pour nous et ce qui ne l'est pas. Encore une fois, l'autre ne le savait peut-être pas.

Nous ne pouvons attendre des autres qu'ils devinent ce que nous voulons, si nous ne leur disons pas.

Bien des gens projettent ce qu'ils feraient en de telles circonstances, et s'attendent à ce que l'autre agisse de la même façon.

C'est la meilleure manière d'être déçu(e), puisque l'autre n'est pas nous, il ou elle réagira forcément d'une autre façon.

La réalité est que nous sommes tous différents, nous faisons tous de notre mieux, mais ce que nous appelons notre « mieux » n'est pas celui de l'autre.

Donc, nous devons être clair(e)s par rapport à nous-même et aussi par rapport à l'autre.

Ainsi, nous pourrons créer les relations joyeuses que nous souhaitons, où il n'y aura plus de séparation douloureuse.

Un gros travail, mais cela en vaut la peine.

Et je peux vous y aider !