Confiance en soi : apprendre à s'écouter

Parfois, nous pouvons vivre une sorte de Tsunami personnel, une vague géante causée par un tremblement de terre qui semble tout vouloir emporter sur son passage.

Dans ce genre de moments, il serait bon de « s'écouter » pour prendre du recul et se reconstruire.

La difficulté, c'est qu'il y souvent des personnes « bien pensantes » dans notre entourage pour nous dire que « la vie est difficile pour tout le monde, qu'il ne faut pas s'écouter, surtout ne pas se laisser aller, qu'il faut se secouer, se ressaisir, se reprendre en mains et arrêter de geindre. »

Donc, à force de s'entendre dire « qu'il ne faut pas s'écouter », et qu'il faut« prendre sur soi » (au secours, c’est la pire chose que l’on puisse dire à quelqu’un ! ) nous ne savons plus nous écouter, même quand ce serait nécessaire.

Ceci est renforcé par le discours négatif et répétitif qui nous a été tenu depuis notre plus tendre enfance, discours que nous avons intériorisé en grandissant.

Lorsque les autres ont cessé de nous le servir, nous avons pris le relais, devenant bien souvent notre pire critique. Notre « petite voix » est rarement bienveillante et encourageante, elle est plutôt cassante et sans pitié.

Alors entre le discours des autres et notre dialogue intérieur, tous deux en général plutôt cassants et négatifs, comment faire le tri et nous écouter vraiment ?

De quelque côté que nous regardions, nous nous sentons coincés.

Du moins c'est ce qu'il semble. Il y a des parades, heureusement.

Pour ce qui est du discours négatif des autres, souvenons-nous que la plupart du temps, les autres parlent en fait d'eux-mêmes.

Ils ont tellement intégré ces idées dans leurs propres vies, qu'ils ne se rendent même pas compte qu'ils se mêlent de ce qui ne les regarde pas en nous assénant ainsi leur « vérité ».

En ajoutant cette horrible phrase qui nous hérisse le poil « c’est pour ton bien « ou sa sœur jumelle maléfique « je dis ça pour toi ».

Ce à quoi on aurait envie de répondre, « je ne t’ai rien demandé, garde tes conseils à deux balles pour toi » mais on ne le fait pas. Soit on n’ose pas, soit on n’y pense même pas.

Parfois aussi, lorsque quelqu’un nous dit « prends sur toi », ou « reprends toi » ou encore « ressaisis toi » c’est bien souvent parce qu’il ou elle ne sait pas (ou ne veut pas) gérer notre émotion.

Soit parce que cela résonne avec quelque chose qu’il ou elle n’a pas réglé dans sa propre vie, ou ne veut pas voir en lui.

Ou bien parce qu’il ou elle se sent impuissant(e) à nous soulager, il ou elle voudrait nous aider mais ne peut pas, alors il ou elle retourne sa colère de ne pouvoir le faire contre nous.

Dans tous les cas, ce n'est pas de nous qu'il s'agit.

En fait personne n’écoute personne et personne ne se sent entendu.

Donc, si vous entendez ce type de discours, je vous invite à vous taire. Respirez et donnez-vous le temps de ressentir ce que cela vous fait, dans un premier temps.

Vous serez alors à même d'entendre ce qu'ils disent vraiment et qui peut être : « moi je ne m'écoute pas / jamais, parce que c'est ce qu'on m'a dit et répété de faire, c'est ce qu'il faut faire, et je ne vois pas pourquoi toi tu pourrais faire autrement ».

Ou « arrête de me montrer ce qui ne va pas chez moi non plus et que je ne veux pas voir »

Ou bien « je ne sais pas comment t’aider, cela me fait mal de voir que tu as mal, c'est indécent, pourquoi est-ce que tu ne gardes pas cela pour toi ? »

Ou encore, « arrête de me rappeler que je t’ai fait du mal, je n’en peux plus de me sentir coupable !»

Cela n'a donc bien souvent rien à voir avec nous ou ce que nous vivons, et tout à voir avec eux. Mais nous nous laissons piéger par leur assurance et leur aplomb : et s'ils savaient mieux que nous ? S'ils avaient raison ?

Pour eux peut-être, mais surement pas pour nous.

Qui mieux que nous peut savoir ce qui est bon pour nous-même ?

Personne ne peut nous dire que ce que nous ressentons n’est pas vrai, ou que nous ne devrions pas le ressentir.

Enfin, ils peuvent le dire (et le feront sans doute), mais nous n’avons pas besoin de les croire.

Un ressenti est un ressenti, nous ne le commandons pas, nous ne le décidons pas, nous ne le choisissons pas. Il s’impose à nous, et veut nous dire quelque chose.

Et je pars du principe qu'il a un message pour nous, qu'il serait judicieux d'écouter.

Personnellement, j'aime beaucoup le principe de la loi de service qui dit « tout ce qui arrive, arrive pour NOUS, pour nous aider à grandir, à progresser, à devenir la meilleure version de nous même ».

Et oui, même quand on est bousculé par un Tsunami, on peut se poser des questions comme :

  • A quoi ça me sert ce qui m'arrive ?

  • En admettant que ce qui vient de me tomber dessus me serve à quelque chose, qu'est-ce que ça pourrait être ?

  • Et ma préférée : Qu'est ce qu'il y a de bon pour moi que je ne vois pas encore ?

Je ne dis pas que la situation se résout comme par magie, mais ces questions permettent de prendre du recul, ou tout au moins de ne pas perdre le cap.

Et après le Tsunami, vient le renouveau ?

Dans un prochain blogpost, j'aborderais notre petite voix, résultat de l'intériorisation de ce qui nous a été dit et l'impact que cela peut avoir sur nous.