Avoir confiance : après la pluie...

Après une année 2019 en demi-teinte au niveau business (façon élégante de dire qu’elle était mauvaise !) 2020 se présentait sous les meilleurs augures.

Plusieurs clients m’avaient demandé des jours de formation sur différents thèmes, 1 pour l’un, 2 pour un autre, 4 pour un troisième et plus d’une dizaine de jours pour un quatrième... Entre fin mars et fin juin, c’était au bas mot une vingtaine de journées de formation qui étaient prévues !

De plus deux personnes avaient pris contact avec moi pour démarrer des accompagnements personnalisés.

Que pouvais-je demander de plus ?

Et puis la vague du coronavirus a déferlé sur le monde, et le confinement a été déclaré. Tout s’est arrêté, et mon emploi du temps si agréablement rempli a commencé à ressembler au désert, comme pour beaucoup d’autres.

Installée en libéral, si je ne travaille pas, je ne gagne pas d'argent. Pas de salaire, pas de chômage partiel, pas d'indemnités chômage, je ne suis même pas intermittente du spectacle, bien que je travaille parfois par intermittence et que je sois une grande artiste, à ma façon !

Il n'y a pas si longtemps, cela aurait fait souffler un vent de panique dans mon univers. En d'autres termes, plus familiers, j'aurais « flippé grave »...

Pas cette fois.

Ce qui je dois le reconnaître, m'a étonnée.

D’autant plus que le contexte était particulièrement anxiogène, les média y allant à cœur joie de nouvelles plus terrifiantes les unes que les autres. Puis on nous a annoncé quinze jours de confinement (pour commencer). Pour ma part, je savais pertinemment que nous en aurions pour deux mois au moins. Et je ne m’étais pas trompée.

Pourtant, je n’avais pas peur.

Alors, je me suis donc interrogée, peut-être étais-je dans le déni, me mentant à moi-même, en refusant de voir la réalité en face ?

Ben non, parce que comme beaucoup de gens, je l’ai prise en pleine face, la réalité.

Mais je me suis étonnée moi-même par ma capacité à être présente dans l'instant, et à accepter ce qui est.

Zen, quoi…

Certains pourraient dire que je n’avais pas le choix de toute façon. Oui, on peut le voir comme cela, et subir.

En fait, j’ai choisi consciemment de ne pas subir, et de voir comment tirer parti de cette situation compliquée. J’ai choisi de voir tout ce temps qui se libérait comme un cadeau pour moi.

Voilà des journées que je pouvais consacrer à ma propre formation : j’avais des tas de bons livres à lire, et autant à écouter, je suis une grande fan des livres audio ! Plus les cours en ligne…

Et voilà que j'ai du temps pour mettre à jour mes modules de formation, et travailler sur mon dossier de certification qualité...

Et en dépit du contexte, des infos (que je ne regarde de toute façon pas !), de l’impossibilité de voir mes amis, de sortir, d’aller au ciné et de boire une tasse de thé après, ou d’aller au restau, la période s’annonçait intéressante.

Du temps pour revenir à soi, prendre du temps pour soi, et observer ce qui se passe en nous.

Et confronter certaines de nos peurs. Je parle de celles qui ne sont pas liées à la situation, celles d'avant, que nous n'avions pas traitées...

Pour ma part, j'ai longtemps pensé « qu'il n'y en avait pas assez pour tout le monde », et en tout cas pas assez pour moi : pas assez de clients, pas assez de contrats, pas assez de… rien en fait.

J’étais dans la peur du manque, la peur de rater quelque chose, de passer à côté...

Et là, les évènements étant ce qu’ils sont, j’ai choisi de voir les choses très différemment.

Ma petite voix me disait « ça va aller, aie confiance » et pour une fois, j’ai écouté mon mon Jimini Crickett personnel,

Je pense que beaucoup de gens ont apprécié le changement de rythme, même si pour certains cumuler le télétravail et l’école aux enfants a dû être un sacré challenge…

Les communications vers les proches, la famille, les amis ont explosé. Avant, beaucoup ne prenaient pas le temps de prendre des nouvelles, pris dans ce rythme parfois infernal qui est le nôtre. Et là, soudain, on a le temps, on a les moyens techniques, téléphone, visioconférences…

Étonnant non ?

Ou pas.

De nombreuses choses très positives seront ressorties de ce confinement. Certains ont découvert que le télétravail, ça pouvait être bien. Pas tous les jours, mais pourquoi ne pas faire un mix de home office et de présentiel dans l’entreprise, pour maintenir le lien social ?

Je n’ai entendu personne se plaindre de ne plus être dans les bouchons matin et soir, ou de passer deux heures sur la route pour aller au boulot… En tout cas, moi ça ne m’a pas dérangée !

Et chose très intéressante, de nouvelles façons de travailler apparaissent.

Ainsi deux de mes clients m’ont demandé si je pourrais faire certaine des formations (initialement prévues en présentiel) en ligne…

Je ne l’avais encore jamais fait, mais j’ai vu la double opportunité : une nouvelle expérience et la possibilité de reprendre mes activités professionnelles… Donc j’ai dit OUI !!!

Autre innovation pour moi, j’ai créé des présentations, avec de beaux slides pour pouvoir partager mon écran avec du contenu, ce que je ne faisais jamais en présentiel, j’étais ma propre présentation (je dessine, j’écris, je virevolte, une artiste je vous dis !)

Et voilà que j’ai déjà animé 7 demi-journées de formation en ligne depuis mi-mai, et je vais en animer 7 autres d’ici la fin juin !

Une toute autre façon de faire mon métier, et que j’apprécie aussi. Je souhaite reprendre le présentiel quand ce sera possible, mais pour le moment, quelle joie que de pouvoir faire ce que j’aime !

Comme quoi j’avais raison d'avoir confiance.

Et de me dire, qu’après la pluie, vient le beau temps.

Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, je n’ai pas de boule de cristal. Mais je me dis que nous avons traversé cette crise, et que nous pouvons faire face. Et que si quelque chose d’autre devait arriver, nous serions prêts cette fois.

Et comme dit ma fille Laura, nous serons dans les livres d’histoire… Voilà qui devrait flatter le besoin de reconnaissance de certains !

Et vous, qu’avez-vous tiré de bon de cette épreuve ?