Confiance en soi : assumer qui je suis !

Comme j’en ai déjà parlé, je suis installée en libéral depuis bientôt 16 ans, et même si cela n'a pas toujours été un chemin pavé de roses, je n'ai jamais regretté ce choix, qui s'était imposé à moi comme une évidence.

Se mettre à son compte nécessite une vraie idée, un projet, un savoir-faire, de l'envie, du courage sans doute, un peu de surdité (pour ne pas entendre les oiseaux de mauvaise augure !!!) et aussi, et peut-être surtout, une bonne dose d'inconscience, que je préfère appeler « avoir la foi en sa capacité à mener son projet à bien », ou encore confiance en soi.

Quand j'ai fait ce choix, certaines personnes m'ont dit que c'était courageux, d'autres que c'était terriblement risqué, d'autres qu'eux n'oseraient pas. D'autres ont demandé si je n'avais pas peur. Sans parler de ceux qui agitaient le spectre de la « crise ».

Personnellement, je ne me suis jamais posé la question en ces termes. Pour moi c'était ce que j'avais à faire à ce moment de ma vie.

J’avais pourtant à l’époque un travail salarié intéressant, bien payé, j’exerçais ma profession dans des conditions agréables, en totale autonomie, avec une liberté immense. Vu de l’extérieur, c’était le job rêvé ! Et je sais que beaucoup m’enviaient.

J’ai beaucoup donné dans ce travail (je ne sais pas vraiment faire autrement !).

Les deux premières années ont certes été un peu difficiles, car il fallait prendre la pleine mesure du job et acquérir la vision et les compétences nécessaires. Mais j’ai passé ce cap et j’ai ensuite pris beaucoup de plaisir à faire ce que je faisais pendant les années qui ont suivi.

Mais petit à petit, l’enthousiasme est retombé, les conditions idéales décrites ci-dessus ont commencé à s’éroder, des rapprochements de compagnies qui ne me disaient rien qui vaillent s’opéraient dans l’ombre, et j’ai perdu l’envie.

En fait, non, c’est encore plus grave.

Ce que je faisais avait de moins en moins de sens, ça ne me parlait plus au cœur, et ça n’est pas acceptable.

Alors, à la grande surprise de mes collègues et de mon entourage, je suis partie.

J’ai démissionné pour créer ma boite.

Peu de gens ont compris pourquoi je faisais cela. J’avais « tout » : un bon boulot sur, un bon revenu, un compagnon, un enfant, une maison, Nous étions tous en bonne santé, mais qu’est-ce que je voulais de plus enfin ? Pourquoi prendre des risques pareils, ça n’avait pas de sens voyons ?

Ben si. Pour moi, cela avait du sens. Alors, j'y suis allée.

Ai-je eu peur? Surement.

Ai-je eu des doutes ? Oui.

Mais bon, si on laisse arrêter par tout ça, on ne fait jamais rien.

Comme je l’écrivais dans mon dernier post (« Se mettre en avant ») « feel the fear and do it anyway » Soyez conscient de votre peur et allez y quand même.

Et comme j'y ai mis tout mon cœur et toute mon ardeur (et oui, là aussi !!!), les choses ont commencé à bouger, dans le bon sens. La plupart de mes proches se sont réjouis avec moi, m'encourageant à continuer.

Mais il y a quelque chose que je n’avais pas vu venir.

Quelques mois après mon démarrage, j'ai déjeuné avec deux amies, qui avaient suivi mon parcours depuis le début.

A la question « comment vont les affaires ? » j'ai répondu que j'étais vraiment contente, que ça marchait bien, mieux que je ne l'aurais pensé même, que j'avais confiance dans l'avenir, et que c'était « normal » (oups, le mot interdit ! ) parce que j'avais tout fait pour ça.

L'une d'elle m'a alors dit quelque chose comme: « tu sais, l'humilité c'est important. Il faut faire attention à ne pas prendre la grosse tête »

Et là, je suis littéralement tombée des nues, en ayant la désagréable impression d'avoir été fauchée en vol et de m'être écrasée au sol, ou comme le dit ma fille de façon très imagée, de m'être « croutée sur la glace ».

Mais qu'avais-je dit ou fait pour m'attirer cette remarque ?

J'avais juste répondu honnêtement à une question. Du moins c'est ce que je croyais.

Je ne me souviens pas de la fin de ce déjeuner, mais très bien de ce que cette remarque en apparence anodine m'a fait. Et ce n'était pas sympa, pas sympa du tout.

Comme je n'aime pas rester avec ce genre de ressenti, je me suis donc pris le temps de réfléchir à tout cela.

Et j'ai compris plusieurs choses.

Je me suis souvenue de la Loi de Service, un concept que j'enseigne depuis des années.

Cette loi stipule que tout ce qui nous arrive nous apporte quelque chose de positif. Même lorsque c’est douloureux. Même lorsque les événements, ou les circonstances, semblent contre nous. Même quand ce qui nous arrive semble aller à l’encontre de nos intérêts.

Donc cette remarque était là pour m'aider (d’une façon non encore déterminée !!!) , et pas pour me casser ou me détruire (même si ça ressemblait à ça sur le moment)

Bon, admettons.

Je me suis donc demandé à quoi ça pouvait bien me servir de bon pour moi, parce que le mauvais, je me l’étais déjà pris « dans la face »

En fait, en racontant à mes amies comment les choses allaient bien pour moi, j'avais fait preuve de confiance en moi, voire d'une certaine assurance, j'avais démontré que j'avais foi en moi et en ma capacité à avancer...

C'était apparemment une idée saugrenue, voire déplacée, qui semble avoir vraiment dérangé l’une d’entre elles.

Quoi ? Comment ? Qu’est-ce que c’est ?

J'ai alors compris que pour elle, dans sa carte du monde, quelqu'un qui démontrait ainsi de la confiance en soi, était dans la bravade, en faisait trop, et c'était tout simplement insupportable. Cela la renvoyait à son propre (et cruel) manque de confiance en elle, qu'elle appelait donc de « l'humilité ».

Wow. Touché. (Voire coulé sur le moment !)

Donc, pour résumer, on nous rebat les oreilles avec la nécessité d'avoir plus confiance en soi, d'avoir une meilleure estime et image de soi, et quand quelqu'un a travaillé sur ce sujet, et a réellement progressé dans ce domaine, on le fusille ?

Voilà qui est pour le moins paradoxal, non ?

J'ai aussi compris ce jour-là, que bien souvent (pour ne pas dire tout le temps) les gens parlent d'eux-mêmes quand ils font des remarques comme celles-là. Ce n'est pas de nous dont il s'agit, en dépit des apparences.

Cependant, il est vrai aussi que si cela nous bouscule, si cela résonne en nous, c'est que nous avons quelque chose à comprendre et à travailler. Donc en fait, il faudrait remercier l'autre de nous avoir donné cette opportunité.

Ce qui n'est pas toujours possible sur le moment, convenons-en ! Je ne peux pas dire que j'ai tout de suite été capable de remercier cette personne, mais je l'ai fait par la suite, car elle m'avait vraiment aidée, sans le savoir et probablement sans le vouloir.

Entre parenthèse, elle n’a pas vraiment compris. Elle a souri d'un air un peu supérieur, en pensant sans doute qu’elle avait eu raison. J'imagine que cela lui a fait du bien de me « rabattre mon caquet, non mais !». Je pense que personne ne s’étonnera si je dis que nous ne nous voyons plus. Elle m’a aidée certes, mais bon, une fois suffit. Tendre l’autre joue, très peu pour moi !

Bref.

Si nous choisissons de voir les choses sous l'angle de la confiance en nous-même, et de la croyance que nous avons en notre capacité à faire les choses, tout va beaucoup plus vite.

Et si ça en dérange certains, c'est bon signe, cela veut dire que ça se voit.

Si j'osais, je dirais que toute critique est un compliment déguisé.

Ah oui, c’est vrai, je ne crois pas vous l’avoir déjà dit, mais je suis pronoïaque.

Kesaco ?

Paranoïaque, on connait, c’est quelqu’un qui pense que le monde entier conspire contre elle ou lui. La définition officielle de la paranoïa est un trouble du fonctionnement mental qui se manifeste par une méfiance exagérée des autres, une sensation de menace permanente et un sentiment de persécution.

Oups, voilà qui ne fait pas envie.

Etre pronoïaque c’est penser que le monde entier conspire pour votre bien, et que les gens vous aiment.

Par exemple, vous entrez dans une pièce où plusieurs personnes discutent et les conversations s’arrêtent à votre arrivée. Et vous pensez immédiatement qu’ils sont en train de parler de la fête d’anniversaire surprise qu’ils vont organiser pour vous !

Et je ne l’ai pas inventé, il y a même un livre sur le sujet : La pronoïa, antidote à la paranoïa : comment le monde entier conspire pour vous inonder de bienfaits.

J’entends déjà certains esprits fâcheux dire « mais bien sûr ! Et la marmotte… »

Ou encore me qualifier de « ravie de la crèche »

Tout cela ce sont des compliments en fait, donc je prends, merci beaucoup !!!

Bon, peut être que là je pousse les choses un peu loin ?

Pourtant, loin de moi l'idée de bousculer qui que ce soit.

Quoique...